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     « Le temps des conventions déséquilibrées est révolu » : Oligui Nguema impose une nouvelle doctrine économique

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    Dans une démonstration de fermeté souverainiste, le chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu le 16 décembre les dirigeants des groupes Ciment d’Afrique (CIMAF) et Hunan Xinzhonao Investment. Ces audiences marquent un tournant structurel : le Gabon n’est plus une terre de simples concessions, mais un partenaire exigeant qui place désormais la nationalisation des emplois et la participation au capital au cœur de sa stratégie.

    La rupture avec les pratiques du passé est désormais actée. S’adressant à Anas Sefrioui, PDG de CIMAF, le président de la Transition a défini une « ligne claire » pour la refondation des relations économiques. « Le temps des conventions déséquilibrées est révolu », a-t-il martelé, avant d’annoncer que l’État gabonais fera une entrée de force à hauteur de 10 % au capital de CIMAF. Cette participation stratégique, jusque-là inexistante, vise selon le chef de l’État à « garantir nos intérêts et faire en sorte que la richesse produite au Gabon bénéficie d’abord aux Gabonais ».

    L'État exige désormais 10 % du capital pour les investisseurs étrangers.
    L’État exige désormais 10 % du capital pour les investisseurs étrangers.

    Cette exigence de souveraineté ne s’arrête pas aux conseils d’administration ; elle descend jusqu’au cœur de la chaîne de production. Oligui Nguema a signifié avec vigueur que la nationalisation des emplois liés à la sous-traitance, à la distribution et à la revente du ciment devra être effective sans délai.

    L’enjeu est de briser les monopoles d’importation ou de services étrangers pour « intégrer pleinement les entrepreneurs gabonais à la chaîne de valeur ». Le Président a d’ailleurs prévenu qu’il veillera « personnellement à l’application stricte de cette orientation », précisant que ce modèle est appelé à s’étendre à toutes les entreprises opérant sur le territoire national.

    Malgré cette fermeté, l’ambition industrielle reste au premier plan. Le groupe CIMAF a confirmé l’augmentation massive de la capacité de l’usine d’Owendo, qui passera de 850 000 à 1 850 000 tonnes par an dès septembre 2026 grâce à une troisième ligne de production.

    Mais au-delà de l’Estuaire, c’est tout l’arrière-pays qui est visé par cette dynamique de relance. Le chef de l’État a exprimé sa volonté de redonner vie à la filiale CIMGabon–Franceville, située à Baya dans le Haut-Ogooué. « Ma vision est claire : industrialisation, emploi et souveraineté économique », a-t-il affirmé, liant la réouverture de ce site à une volonté de recréer une activité industrielle forte et des emplois durables dans les provinces.

    Cette nouvelle ère économique, placée sous le signe de la « méthode, de la rigueur et de la responsabilité », redéfinit le contrat social entre l’État et les investisseurs. Pour les partenaires du Gabon, le cadre est désormais tracé : l’investissement ne sera plus seulement financier, il devra être un levier de développement humain et souverain.

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