Le Gabon engage une profonde mutation de son secteur minier. C’est ce qu’a détaillé, le 17 octobre, la conseillère technique du ministre des Mines et des ressources géologiques, Patricia Oussou, en dévoilant les réformes législatives et industrielles qui structurent désormais la valorisation locale des ressources minières du pays. Ces mesures visent à établir une véritable industrie nationale créatrice de valeur et d’emplois.
La pierre angulaire de cette nouvelle orientation est la loi 37/2018 du 1er juin 2019, qui consacre pleinement la transformation locale des minerais. Ce texte de loi définit avec précision les processus physiques et chimiques nécessaires pour obtenir des produits semi-finis ou finis, dont la production est destinée à 90 % au marché de l’acier. « Ce cadre légal pose les bases d’une véritable industrie nationale, en donnant une orientation claire aux acteurs du secteur », a précisé Patricia Oussou.
Si le Gabon a tenté d’initier cette transformation dès les années 70, sans succès durable, des étapes concrètes ont été franchies, notamment avec la construction en 2000 du complexe industriel de Moanda pour valoriser les résidus miniers. L’ambition a été renforcée par l’adoption, en 2009, de la vision africaine prônant la transformation locale au bénéfice direct des populations.

Aujourd’hui, les autorités ont franchi une nouvelle étape institutionnelle en mettant en place une commission interministérielle dédiée au suivi des projets intégrés de transformation locale, validée en conseil des ministres. Cette commission assure la coordination des efforts de tous les départements impliqués, s’articulant autour de huit thématiques clés, telles que les infrastructures et l’énergie.
Pour concrétiser cette orientation, des mesures phares ont été adoptées. L’une des plus structurantes est l’interdiction d’exporter le manganèse brut dès 2029, signifiant l’obligation de la transformation locale. Une convention signée avec la société japonaise Asia Minerals Limited vient également illustrer la volonté du Gabon de structurer le secteur minier et de valoriser ses ressources sur place. « C’est un tournant pour le Gabon, qui affirme sa volonté de structurer le secteur minier tout en créant de la valeur locale et des emplois pour ses citoyens », a affirmé la conseillère technique du ministre des Mines.




