Le Transgabonais, souvent désigné comme la « colonne vertébrale » de l’économie gabonaise, est au centre des préoccupations nationales. Les conclusions de la « Caravane du Transgabonais », organisée du 26 au 30 novembre 2025, ont mis en lumière la nécessité pressante d’une modernisation de ce corridor ferroviaire jugé indispensable au développement du pays.
Organisée par les équipes du ministère de l’Économie, des finances, de la dette et des participations, chargé de la lutte contre la vie chère, en collaboration avec leurs partenaires européens, cette initiative a permis de dresser un constat sans appel : le rail reste le moyen privilégié pour assurer le maillage du territoire, d’autant plus que les alternatives routières demeurent précaires.
Le train, unique garanti de désenclavement
L’importance stratégique du Transgabonais se vérifie à travers l’ensemble des provinces visitées.
À Lastoursville, l’infrastructure ferroviaire est la seule à permettre l’existence de la plateforme forestière et logistique de 1 400 m², en garantissant l’acheminement du bois et des conteneurs vers les zones maritimes et le pôle de Nkok. Le train est l’unique moteur logistique de l’industrie forestière locale.

Plus symbolique encore, la dépendance du parc de la Lopé, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, au réseau ferré interroge directement la capacité du Gabon à valoriser durablement son patrimoine écologique et touristique, dont la fréquentation est conditionnée par la performance du Transgabonais.
De Moanda à la lutte contre la vie chère
L’enjeu industriel de la modernisation a été vivement souligné à Moanda. La compétitivité du secteur minier, pilier de l’économie gabonaise, est intrinsèquement liée à la capacité du réseau à soutenir des flux lourds et réguliers de marchandises.
« Cette modernisation est essentielle pour le transport du manganèse transformé dans les usines du Complexe industriel de Moanda (CIM) et du Complexe Métallurgique de Moanda », a rappelé un responsable du projet. Le renforcement des capacités logistiques est donc vital pour conserver la position du Gabon sur le marché international du manganèse.
Pour le ministère chargé de la lutte contre la vie chère, l’impact est direct sur le quotidien des populations. Un Transgabonais performant permet de limiter les coûts d’acheminement, offrant la possibilité de stabiliser les prix des produits de première nécessité et de sécuriser l’approvisionnement des villes enclavées.
La caravane a ainsi établi que l’avenir du Transgabonais dépasse la simple maintenance d’une infrastructure. Il s’agit d’un choix de société fondamental : garantir un pays mieux connecté, économiquement plus résilient et capable de bâtir son développement sur un corridor ferroviaire modernisé.


