Face à l’augmentation des risques de santé publique, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) lance un appel urgent. Dans le cadre de la campagne « Bien manger, c’est se protéger », l’AGASA alerte : la consommation de sel au Gabon est excessive et met en danger la population, en particulier à cause de nos habitudes culinaires traditionnelles, des bouillons aux plats resalés.
La consommation de sel au Gabon demeure bien au-delà des seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit moins de 5 grammes par adulte et par jour. Ce dépassement s’explique par la multiplication des sources dans nos foyers : sel de table, bouillons cubes, produits transformés ou encore sauces industrielles.
Les conséquences alarmantes d’une surconsommation
Cette surconsommation n’est pas sans conséquence et fait courir des risques majeurs à la population. « Trop de sel, c’est risquer l’hypertension, les maladies cardiaques et l’insuffisance rénale », rappelle l’AGASA. Ces pathologies silencieuses progressent rapidement, notamment l’hypertension artérielle, dont les cas augmentent de manière inquiétante, y compris chez les jeunes adultes. Globalement, 1,4 milliard de personnes âgées de 30 à 79 ans sont touchées par l’hypertension dans le monde.
Les spécialistes, comme le Dr Kanganga, rappellent l’importance de la prévention : il est crucial de mesurer sa tension régulièrement, d’adopter une alimentation plus saine et de faire un peu d’activité physique. Cette préoccupation est partagée par l’Organisation panafricaine de la santé, partenaire de la Semaine mondiale de sensibilisation au sel.
Changer les réflexes : la voie vers une cuisine plus saine
Réduire le sel dans une cuisine aussi savoureuse et généreuse que celle du Gabon est un défi culturel. La campagne « Bien manger, c’est se protéger » propose aux ménages de modifier leurs habitudes en adoptant de nouveaux réflexes culinaires.
Il est essentiel de goûter systématiquement avant d’ajouter du sel pour éviter les excès. On peut également remplacer le sel par des alternatives naturelles, telles que les épices, les herbes aromatiques, le citron ou le piment, qui rehaussent les saveurs sans aggraver les risques. Enfin, l’AGASA recommande de privilégier la cuisine maison et de limiter les produits ultra-transformés, qui sont souvent des sources cachées de sodium.
La mission de la campagne est d’accompagner les ménages vers une alimentation plus équilibrée, sans renoncer aux saveurs qui font la richesse de la gastronomie gabonaise.


