Depuis la publication de la lettre de Dimitri Israël Mara, Délégué spécial 2 de la commune d’Aboumi, chef-lieu de département de Bayi-Brikolo (Haut-Ogooué), la toile est en ébullition et la localité en feu. Pour cause : les 20 millions de FCFA offerts par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour le développement du département, auraient été détournés. Et, selon le délégué spécial 2, c’est le député de la Transition Jean-Bosco Ndjounga le mis en cause.

Dans sa lettre du 17 juin 2024, adressée au ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, le Délégué spécial 2 de la commune d’Aboumi, Dimitri Israël Mara, n’est pas allé avec e dos de la cuillère pour dénoncer que le Délégué spécial 1, donc le maire titulaire, Rigobert Ebongui, « fait ce qu'il veut, écartant tout le monde, y compris ma modeste personne, pourtant, son adjoint ». Il est allé plus loin en lâchant une boule puante : « Dans la commune d’Aboumi comme au département, les ordres de gouvernance viennent de Monsieur Jean Bosco Ndjounga, député de la Transition, membre du bureau politique du PDG, qui est aussi le vrai ordonnateur de crédits ».

Mais c’est la deuxième boule puante de Dimitri Israël Mara qui va mettre Bayi-Brikolo en émoi. Celui-ci dans sa missive n’a pas manqué de préciser : « Pour preuve, les deux délégués, avec l’accord de leur mentor, Ndjounga Jean Bosco, sont allés seuls, retirer les 20 millions de FCFA) alloués aux deux conseils, par le président de la République, chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema. Ils auraient aussi effectué ensemble des achats sous forme de dons du président de la République aux populations de Bayi-Brikolo ». 

Après la vérification faite par Dimitri Israël Mara sur les achats effectués avec les dix millions de la commune d’Aboumi, c’est le désarroi total. Et pour comble de surenchère, les effets achetés ne coûteraient même pas trois millions de Fcfa. Ce qui sous-entend, pour Dimitri Israël Mara, que le député JBN aurait incontestablement fait main basse sur le reste de la dotation présidentielle. Scandale.

Il fait reconnaître que le département de Bayi-Brikolo, qui est dans un état de sous-développement avancé et surtout en agonie économique, a toujours souffert des guéguerres politiques et d’intrigues politico-familiales, souvent dramatiques, ont longtemps été à la base du retard pris pour son éclosion. Si Jean Bosco Ndjounga a violemment rejeté les accusations de Dimitri Israël Mara, qu’il qualifie d’infondées et de ridicules, tout en accusant une adversité politique. Un observateur de cette scène rocambolesque précise pourtant que « les parlementaires actuels ne sont pas rattachés à des sièges politiques, mais nommés pour assurer le fonctionnement du Parlement de la transition. »

Par ailleurs, les défenseurs de JBN avancent gaillardement que le député de la Transition est financièrement aisé et n’a pas du temps à perdre à courir derrière quelques petits millions. 

Dans tous les cas, au-delà des diverses déclarations et pour éviter d’ajouter les affrontements aux accusations (fausses ou avérées), il revient au Délégué spécial 1 d’Aboumi, Rigobert Ebongui, et à son homologue du Département de Bayi-Brikolo, Yves Zacharie Okindja, d’apporter des preuves irréfutables sur la réelle utilisation des 20 millions laissés par le président de la Transition.

Raymond Mbeng