Gabon : Le CTRI fait une confusion du genre entre journalistes et activistes

Par Brandy MAMBOUNDOU / 04 juil 2024 / 0 commentaire(s)

 

La dernière communication du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) suscite plusieurs réactions dans le monde de la presse, qui s’offusque de la confusion qui est faite entre ces deux catégories de communicants. Pour les journalistes, il y a intérêt à faire la différence pour ne pas ternir l’image de la profession qui œuvre pour le bien de la société par leurs publications. 

S’il est vrai que face à l’évolution des Nouvelles technologies de l’information, les journalistes utilisent fréquemment les réseaux sociaux pour tracer l’actualité et informer les populations de manière professionnelle, il est donc important d’éviter tout amalgame sur des activités très distinctes. En effet, dans son rôle d’informer, d’éduquer la population et d’interpeller les plus hautes autorités lorsqu’il est nécessaire, le journaliste le fait généralement en respectant une éthique et la déontologie du métier. Il n’a donc, par principe, aucune appartenance politique. 

Et le code de la communication apporte plus d’encadrement aux professionnels des médias, rendant de facto le travail du journaliste plus en adéquation avec les principes du métier. Et en cas de dérive, la Haute autorité de la communication (Hac) organe de régulation de la presse, qui veille à son bon fonctionnement, peut être saisie par un tiers, ou s’autosaisir. Les sanctions des journalistes et des organes de presse peuvent aller d’un rappel à l’ordre à une suspension de 3 à six mois. Voire, le retrait de la carte de presse ou la fermeture du média en cas de récidive. 

A partir de cette réalité, il apparaît nécessaire et important de faire la différence entre un activiste, qui est considéré en réalité comme un partisan politique et le journaliste de profession, donc d’une parfaite neutralité dans le traitement de ses articles. L’activiste n’est encadré ni par le code de la communication, ni par la Haute autorité de communication. Il n’obéit à aucune éthique et déontologie, contrairement aux organes de presse qui ont des sièges, alors que certains activistes n’ont que leur téléphone pour s’exprimer. 

Demander à la police judiciaire et au parquet de la République de suivre les journalistes au même titre que les activistes, peut prêter à confusion. Pour rappel, le délit de presse a été dépénalisé sous Ali Bongo depuis 2018. Une victoire pour la presse gabonaise qui pourrait être remise en cause si le communiqué 062 du CTRI s’applique. Le Gabon qui occupe actuellement le rang de 56ème au dernier classement de Reporters sans frontières, grâce aux efforts du CTRI, est une avancée majeure qui ne doit pas être remise en question.

Elzo Mvoula

 

Article du 4 juillet 2024 - 7:19pm
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