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    [Gabon : Tribune] Grégory Laccruche Alihanga s’en prend violemment aux Bongo Valentin, passés de bourreaux à victimes

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    Dans une lettre ouverte, rendue publique ce mardi 15 juillet 2025, Grégory Laccruche Alihanga, frère cadet de Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de cabinet d’Ali Bongo, ex-maire d’Akanda et figure marquante de l’opération « Scorpion », sort de son long silence. Quatre années après son incarcération, il livre un témoignage implacable, dénonçant une machination politique menée par ceux-là mêmes qui, hier encore, détenaient les rênes du pouvoir.

    Depuis plusieurs semaines, une saga, aux allures de série hollywoodienne, captive l’opinion gabonaise. Intitulée par certains internautes « Les Bongo Valentin 2.0 », cette séquence voit d’anciens dignitaires crier à la persécution, après avoir longtemps incarné l’autorité sans partage. Si certains activistes compatissent à leur sort, d’autres y voient une ironique revanche du destin. Grégory Laccruche Alihanga, qui se présente comme l’une des victimes de ce clan, ne mâche pas ses mots : il dénonce leur duplicité et leur manque d’humanité lorsque ceux-ci exerçaient encore leur emprise sur l’appareil d’État.

    Une parole libérée contre la falsification de l’histoire

    Dès l’entame de son texte, l’ex-maire justifie sa prise de parole par le devoir de vérité. Il dit refuser d’être témoin d’une réécriture délibérée de l’histoire, où les oppresseurs d’hier se drapent désormais dans les habits de martyrs. Il fustige une « dérive autoritaire et mensongère » orchestrée, selon lui, par ceux qui ont méthodiquement piétiné les droits humains avant de se poser en défenseurs de la justice. Dans cette tribune à la tonalité solennelle, il dénonce une « inversion cynique des rôles », tout en saluant l’action du président de la président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qualifié de sauveur légitime.

    Une arrestation aux relents de règlement de comptes

    Revenant sur les circonstances de son arrestation, en novembre 2019, dans le cadre de l’opération « Scorpion », Grégory Laccruche Alihanga lève le voile sur ce qu’il qualifie de « vendetta politique déguisée en justice ». « Deux semaines avant mon arrestation, j’ai été convoqué chez Noureddin Bongo Valentin. En présence de témoins, il m’a sommé de trahir mon frère Brice. J’ai refusé. Trois jours plus tard, j’étais incarcéré. » Il évoque un chantage grossier auquel il n’a pas cédé, par loyauté envers sa famille et ses convictions, un refus qui aurait déclenché quatre années de détention sans procès, sans audience et sans possibilité de défense.

    Une détention arbitraire aux allures de séquestration

    Grégory Laccruche Alihanga dresse un tableau glaçant de ses conditions de détention : isolement absolu, obscurité permanente, interdiction de recevoir des visites, absence de soins médicaux. « J’étais moins un prisonnier qu’un otage. Un instrument de chantage. Une pression exercée sur mon frère. » Privé de ses droits fondamentaux, il affirme avoir été transformé en exemple vivant par un pouvoir aux abois, prêt à toutes les extrémités pour asseoir sa domination.

    Des séquelles profondes, une famille meurtrie

    Il partage également les drames personnels induits par cette détention. Sa mère, victime de deux AVC, souffre aujourd’hui de lourdes séquelles. Lui-même affirme avoir temporairement perdu la vue à cause des conditions extrêmes d’incarcération. Quant à son frère Brice, atteint d’un cancer, il aurait frôlé la mort, sans l’intervention in extremis du président Oligui Nguema.

    Grégory Laccruche Alihanga affirme son intention de recourir à toutes les voies de droit, tant sur le plan national qu’international, pour empêcher « les architectes de la répression » de se réinventer en défenseurs de la démocratie. « Je ne cherche pas à me venger. Je veux simplement que la vérité triomphe. », a-t-il indiqué. Néanmoins, il invite ses « anciens bourreaux » à ne pas fuir leur passé « Fuir vos responsabilités est illusoire. Je m’assurerai que la vérité vous rattrape. »

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