Le nouveau maire de Port-Gentil, Pascal Houangni Ambouroue, a finalement été élu le 29 novembre après l’annulation d’un premier vote. Ce premier scrutin, tenu le 9 novembre, avait été jugé illégal par le ministre de l’Intérieur car il s’était déroulé à main levée, en violation de la loi qui exige un scrutin à bulletin secret.
L’annulation a été provoquée par une dénonciation du conseiller municipal Jean Philippe Douckagha, pourtant membre de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), le même parti que le maire élu. Douckagha a saisi la gouverneure de l’Ogooué Maritime pour signaler cette irrégularité de procédure.
Son acte a immédiatement déclenché une violente campagne sur les réseaux sociaux. Douckagha a été accusé de visées politiciennes, certains commentateurs attisant les tensions communautaires au lieu de s’en tenir au rétablissement de la légalité. Malgré la polémique, des voix au sein de l’UDB ont défendu la démarche. La députée Justine Lekogo a estimé, sur le plateau de TV+ le 29 novembre, que l’acte de Douckagha était un signe de « vitalité démocratique », insistant sur le fait que l’« intérêt du Gabon doit être au-dessus des partis politique ».
Le moment clé est survenu lors de la reconnaissance de l’erreur par le président de séance du premier vote, Flavien Reteno Ndiaye. Dans un mea culpa de sagesse, le doyen des conseillers a publiquement reconnu que « le choix du scrutin à main levé était contraire aux textes ». « Je reconnais aujourd’hui devant vous que c’était une erreur. En tant que président de séance, je devrais être le premier garant du respect strict de la loi… Je tiens donc solennellement à vous présenter mes excuses », a-t-il ajouté.
Cette déclaration, sans remercier explicitement Douckagha, a de fait validé sa démarche. Reteno Ndiaye a insisté sur le devoir de l’État. « La décision du ministre de l’Intérieur… est l’expression normale du fonctionnement de l’État. Lorsqu’une irrégularité de forme est constatée, il est de notre devoir de la corriger », a-t-il expliqué.
Finalement, Douckagha a voté pour le candidat de son parti lors du second scrutin. La polémique est éteinte : son objectif n’était vraisemblablement pas de changer l’élu, mais d’assurer la régularisation du vote pour garantir un mandat incontestable et conforme aux règles de la République.


