Demain, les Gabonais, du pays et de la diaspora, retournent aux urnes pour le second tour des législatives. Personne, avec un minimum d’honnêteté, ne peut se dire fier de ce qui s’est déroulé le 27 septembre dernier. Ce jour-là, les manœuvres frauduleuses ont repris leur droit : certains pour préserver des privilèges éculés, d’autres pour marchander des scores au profit du chef de l’État.
Le spectacle fut affligeant : transhumances électorales à répétition, procurations en cascade, bourrages honteux des urnes. Ce fut un affront à la République, une insulte à l’intelligence collective et une tache sur la dignité d’un peuple en quête de renaissance.
Le 27 septembre, c’était l’âme désavouée d’un Parti démocratique gabonais nourri à la fraude qui a ressurgi. Quelle désolation !
Mais demain, 11 octobre, nous avons rendez-vous avec l’Histoire. À nous, citoyens, revient le devoir impérieux de prouver au monde que nous ne sommes pas un peuple de tricheurs, mais un peuple debout, digne et résolu. Un peuple capable d’écrire sa propre trajectoire, sans quémander son destin à des partenaires extérieurs qui, depuis trop longtemps, gèrent notre avenir à notre place.
Que le 11 octobre ne soit pas un remake du 27 septembre. Refusons que l’espoir du 30 août 2023, né dans le tumulte mais mû par la volonté du changement, se dilue dans les urnes de la honte. Soyons à la hauteur du souffle nouveau que nous avons collectivement appelé de nos vœux.
Nous sommes un peuple de valeurs. Ne sacrifions pas notre destinée sur l’autel de la fraude. Soyons la génération du courage. Soyons la Ve République de la dignité. La dignité que nous devons impérativement retrouver demain.
