La mise en place d’un système numérique intégré d’archivage judiciaire devrait bientôt devenir une réalité pour les justiciables gabonais. C’est ce qui ressort des travaux menés les 4 et 5 décembre à Libreville, où magistrats, greffiers, ingénieurs et experts internationaux ont jeté les bases de cette transformation majeure.
Les échanges au cours de ces deux jours ont permis de dresser une cartographie précise des besoins : identification des actes prioritaires à digitaliser, définition des exigences juridiques et techniques, mise en place des protocoles de sécurité et premières orientations pour une feuille de route nationale. Pour le ministre intérimaire de la Justice, Paul-Marie Gondjout, cette réforme dépasse le cadre purement technique. « Il ne s’agit pas uniquement d’un exercice technique, mais de la construction d’une vision unifiée de digitalisation du système judiciaire », a-t-il rappelé, insistant sur la nécessité d’harmoniser les pratiques et de moderniser le fonctionnement interne des juridictions.

Jusqu’à présent, la justice gabonaise a souffert d’un fonctionnement encore largement dépendant du papier : archives dispersées, circulation manuelle des dossiers, risques de pertes, lenteurs administratives… Autant de dysfonctionnements qui pénalisent les citoyens et fragilisent la crédibilité institutionnelle. Le ministère de la Justice, avec l’appui du PNUD et du gouvernement du Japon, entend désormais corriger ces failles structurelles. Ce chantier est ambitieux, comme le souligne la représentante Rokya Ye-Dieng, dont l’objectif est de renforcer la justice, garantir un accès équitable et restaurer la confiance entre institutions et citoyens.
Intégrée au projet « Promotion d’un secteur de la justice responsable, efficace et inclusif (2024–2026) », cette initiative ouvre la voie à une transformation profonde. Les prochains mois seront consacrés à la conception des architectures numériques, à la formation des agents et au déploiement d’outils répondant aux standards internationaux. Si elle est menée à terme, la digitalisation pourrait repositionner la justice gabonaise parmi les administrations les plus modernes du pays, en offrant davantage de rapidité, de transparence et de sécurité.


