Le ministre de l’Économie numérique, de la digitalisation et de l’innovation, Mark-Alexandre Doumba, a présenté le 27 novembre au Sénat l’Ordonnance n°0006/PR du 12 août 2025 portant réglementation de la digitalisation en République gabonaise. Ce texte, accompagné de son projet de loi de ratification, vise à instaurer un cadre juridique moderne pour la dématérialisation de l’administration.
Le texte soumis aux sénateurs entend organiser la dématérialisation des procédures administratives, améliorer la transparence de l’action publique et garantir un accès équitable aux services numériques. Il s’inscrit également dans une logique de sécurisation des systèmes d’information et de stimulation de l’économie numérique.
Lors de son intervention devant la commission, le ministre Doumba a détaillé la feuille de route du gouvernement en matière de digitalisation. Celle-ci se décline en plusieurs étapes clés, allant du passage de l’administration papier au numérique (e-gouvernement) à l’usage de l’intelligence artificielle pour une administration proactive (smart-gouvernement). Entre ces deux extrêmes, on retrouve le mobile-gouvernement (accès depuis n’importe quel lieu), l’open-gouvernement (données publiques accessibles aux citoyens) et le digital-gouvernement (optimisation du patrimoine informationnel).

Les inégalités d’accès au cœur des débats
Toutefois, une voix critique s’est fait entendre : la présidente du Sénat de la transition, Paulette Missambo, a alerté sur les inégalités criantes d’accès aux services numériques, y compris dans la capitale. « Je pense qu’on aurait gagné à avoir un plan de digitalisation des services publics, notamment pour Libreville. Nous représentons l’arrière-pays. Même à Libreville, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne », a-t-elle déclaré.
Son intervention met en lumière que certaines zones de Libreville restent mal desservies, faute d’infrastructures fiables ou d’accompagnement adapté. Elle rappelle ainsi que la transformation numérique doit impérativement être pensée pour l’ensemble des citoyens, y compris dans les territoires moins connectés.
L’ordonnance et le projet de loi de ratification feront l’objet d’un examen au fond par les sénateurs. L’accent sera mis sur l’accessibilité et l’équité des services, afin que cette transition bénéficie réellement à l’ensemble des Gabonais.


