À un mois de leur entrée en lice à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, face au redoutable Cameroun, les Panthères du Gabon naviguent entre un optimisme mesuré et d’importantes zones d’ombre. Malgré l’échec des barrages du Mondial 2026, la sélection de Thierry Mouyouma doit impérativement trouver son équilibre pour transformer son potentiel en succès continental.
La bonne nouvelle pour le Gabon vient de l’état de forme de ses joueurs majeurs. Pierre-Emerick Aubameyang semble plus que jamais prêt pour ce qui s’annonce comme sa dernière grande campagne africaine, épaulé par un duo de milieux de terrain performant : Mario Lemina et Denis Bouanga brillent par leur constance en club. Ces joueurs offrent une colonne vertébrale solide et leur engagement est capital. Ils sont soutenus par l’inoxydable Bruno Ecuélé Manga et le métronome Guélor Kanga, garants de l’expérience et de la stabilité, deux qualités essentielles pour affronter la pression d’une CAN. Ces retours en forme et cette détermination des cadres sont l’atout numéro un pour un parcours solide au Maroc.
Les couloirs : entre tuile et espoir offensif
Le groupe doit néanmoins faire face à un coup dur : le forfait quasi certain de Jim Allevinah. Son absence, due à une convalescence post-opératoire, est un manque majeur, car la percussion et la capacité de transition de l’ailier sont irremplaçables dans le dispositif gabonais. Heureusement, le sélectionneur peut compter sur de nouvelles options.
Le retour de Shavy Babicka, absent des dernières joutes éliminatoires, pourrait offrir une alternative de vitesse sur les ailes. De plus, toutes les attentions sont portées sur la révélation Royce Openda. Sa première sélection convaincante contre le Nigeria a créé une attente forte, et le jeune attaquant devra confirmer qu’il peut devenir une solution pérenne et un facteur X dans le secteur offensif.
La défense : le chantier prioritaire de Mouyouma
C’est l’équation la plus complexe pour le sélectionneur : la défense. Souvent pointée du doigt, la ligne arrière gabonaise manque de sérénité. Trop friable dans le jeu aérien et manquant de précision dans les premières relances, ce secteur doit gagner rapidement en rigueur et en coordination. Sans une amélioration radicale, l’ambition d’un second tour sera compromise, surtout en considérant l’impact physique et l’efficacité offensive attendue du Cameroun le 24 décembre. Le temps presse pour trouver la bonne formule et les automatismes nécessaires avant le début du tournoi.
Thierry Mouyouma est au centre de toutes les discussions. Son approche tactique, notamment lors de la défaite face au Nigeria, a été la cible de critiques. À seulement quatre semaines du tournoi, la pression est sur ses épaules. Il doit tirer les leçons de l’élimination en barrages, présenter une équipe plus cohérente et agressive, et surtout prouver sa capacité à faire monter l’équipe en puissance dans les moments cruciaux. Sa gestion du groupe et ses choix stratégiques (le onze de départ face au Cameroun sera scruté) seront l’ultime juge de sa légitimité.
Le potentiel est là, l’expérience aussi, mais le chemin jusqu’au 24 décembre est semé d’embûches. Les Panthères avancent avec des atouts solides, mais l’urgence est de colmater les brèches défensives et de clarifier les intentions tactiques. L’heure n’est plus aux promesses, mais à l’action pour permettre au Gabon de marquer de son empreinte cette CAN 2025.


