À quelques jours de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc, une polémique prend de l’ampleur : la FIFA n’autorisera la libération des joueurs africains qu’à partir du lundi 15 décembre, alors que la compétition débute six jours plus tard, le 21 décembre.
Cette situation interroge. Habituellement, la règle veut qu’un joueur rejoigne sa sélection au moins deux semaines avant un tournoi majeur pour la préparation physique, l’intégration tactique et la cohésion du groupe. Pour la CAN 2025, les sélectionneurs devront composer avec un délai réduit au strict minimum, un scénario que la FIFA n’impose que lors de rares exceptions, comme la Coupe du Monde 2022 en hiver.
Les clubs européens, souvent réticents, bénéficient de cette fenêtre réduite. Les joueurs quitteront leurs équipes en plein cœur du calendrier, parfois après un dernier match le week-end du 13-14 décembre. Conséquence immédiate : les sélections débuteront le tournoi fatiguées, insuffisamment préparées et, potentiellement, avec des risques accrus de blessures.
Un manque de considération pour le tournoi africain ?
Cette décision relance la question d’un traitement inégal. Lors des Coupes du monde, des Euro ou de la Copa América, la FIFA garantit une préparation confortable. Pour la CAN, la libération tardive alimente la perception d’une hiérarchie implicite entre compétitions, dans laquelle le tournoi africain – pourtant le plus prestigieux du continent – occupe un rang inférieur.
La FIFA n’est pas la seule visée. La Confédération Africaine de Football (CAF) aurait dû défendre avec plus de fermeté les intérêts de ses sélections. Le calendrier de la CAN a été modifié à plusieurs reprises, souvent pour s’adapter aux exigences du football européen.
Cette flexibilité permanente affaiblit la position de l’Afrique dans les négociations et l’empêche d’imposer des normes de préparation équivalentes aux autres confédérations.
La CAF doit affirmer son autorité et exiger que ses équipes bénéficient des mêmes conditions que leurs homologues.
Conclusion : un signal à ne pas ignorer
Au-delà du symbole, ce délai aura un impact direct sur la compétitivité et la qualité des matches. Les sélectionneurs devront gérer la fatigue et réduire les séances tactiques, ce qui n’est pas idéal pour un tournoi revendiquant son statut de vitrine.
La décision de la FIFA de ne libérer les joueurs qu’à six jours du début de la CAN 2025 révèle un problème plus profond : l’Afrique doit encore se battre pour faire respecter la place de sa compétition phare. Entre manque de considération et diplomatie insuffisante, la situation invite la CAF à revoir sa stratégie pour protéger la qualité de son tournoi.


