S’il y a bien un secteur qui doit donner une très grande visibilité à l’action du président Brice Clotaire Oligui Nguema, c’est sa communication. Fort malheureusement, à la lumière des faits et des événements politiques, la communication présidentielle est amorphe, si ce n’est inaudible, voire tout simplement incompétente. Pour le dernier fait en date, au lieu d’opposer des réponses limpides aux sorties tonitruantes d’Alain Claude Bilie-By-Nze, Max Olivier Obame, le porte-parole de la présidence de la République, se lance dans une déclaration énigmatique. 

Pour répondre à l’ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, Alain Claude Bilie-By-Nze, qui trouve étrangement de l’énergie et du courage pour faire le tour des plateaux télévisés locaux et surtout internationaux pour tirer à boulets rouges sur Oligui Nguema et sa Transition, Max Olivier Obame, le Porte-parole de la présidence de la République Gabonaise, n’a trouvé comme contre-attaque qu’un passage éclair sur le plateau de Gabon 24. « Puisque Bilie-By-Nze veut s’exprimer, il aura l’occasion de s’exprimer dans un proche avenir dans un cadre plus propice », déclare le porte-parole, laissant les Gabonais deviner la suite. 

Est-il encore utile de rappeler à Max Olivier Obame qu’en matière de communication et surtout pour répondre à une grande gueule politique comme ACBBN, il faille une riposte de taille ? Ce que l’on attend d’un porte-parole de la présidence, au moment où « le perroquet de Ntang Louli » se permet des largesses pour jouer les moralisateurs et les bâtisseurs, alors qu’il a été l’une des pièces-maîtresses du système d’Ali Bongo Ondimba, qui a plongé le Gabon dans un sous-développement inédit, ce n’est pas de se cacher derrière une petite phrase vague aux allures de menace voilée, mais d’organiser une vraie conférence de presse pour déconstruire ACBBN ou inviter solennellement ce dernier à un débat télévisé. 

Mieux valoriser les actions positives d’Oligui Nguema et du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à travers le pays et mettre en avant la force diplomatique du président de la Transition, comme lors de son voyage en France, donneraient une consistance soutenue à la communication présidentielle, au lieu de se contenter des petites piques de fillette devant une caméra. 

Une chose est certaine : Alain Claude Bilie-By-Nze agit en homme politique expérimenté et qui, pendant son long règne au gouvernement, a huilé son domaine social et politique en s’occupant d’un bon grand nombre de ceux-là qui sont aujourd’hui autour de Brice Clotaire Oligui Nguema. C’est dire que ACBBN agit en homme averti et qui a, assurément, des retours d’information à travers ses réseaux tapis le long des couloirs du palais du Bord de mer. Max Olivier Obame et, naturellement, tout le département Communication de la présidence de la République sont attendus sur le terrain de la riposte verbale pour découdre la duperie légendaire d’ACBBN, et non s’en prendre à un citoyen que le serment présidentiel est censé protégé, au même titre que les autres citoyens gabonais. 

En définitive, en proférant des menaces voilées à l’encontre du dernier bouillonnant Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, Max Olivier Obame laisse entrevoir une instrumentalisation de la justice gabonaise et que, dans les coulisses, un dossier contre ACBBN est en cours de montage. En agissant ainsi, le porte-parole de la Présidence ne rend pas service au président de la Transition, mais renforce plutôt l’idée déjà très répandue dans l’opinion nationale que Brice Clotaire Oligui Nguema est non seulement mal conseillé, mais aussi très mal entouré.

Nicolas Ndong Essono