Une ville sans vestiges est une ville sans âme. Les vestiges dans une ville racontent son histoire. 

Dans le temps, la Cité de la Démocratie, pour ne parler que de cet espace avec ses villas épousant harmonieusement dans la nature, ses salles de conférences et de banquet, rappelaient l’histoire de la construction du processus démocratique et le retour au multipartisme dans notre pays. C’est à cet endroit que l’ère de la liberté d’expression a été ouverte via la Conférence nationale de 1990. La Cité de la Démocratie racontait bien plus : le sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) ancêtre de l’Union Africaine (UA) s’était déroulé sur ces lieux. 

Aujourd’hui, un jeune, né au milieu des années 2000, n’a à l’esprit qu’une forêt vierge en plein cœur de Libreville. Pour les plus grands, la nostalgie d’un passé à jamais perdu. 

Un tour de Libreville en dit long sur cette ville rendue sans mémoire et qui ressemble à une momie. Libreville a connu ses bâtisseurs, mais aussi ses destructeurs. 

Pour ces derniers, l’obsession qui les a animés de faire table rase du passé est incompréhensible. Pendant que les uns ont cherché et continuent de rechercher des voies et moyens pour graver et semer pour la postérité, d’autres détruisent.

Libreville singulièrement, et le Gabon en général, a besoin de restaurer son histoire. Notamment celle de ses vestiges. La mission de la presse est de montrer aussi ce passé perdu pour que les jeunes générations nouent un lien avec ce passé. 

C’est une tâche à laquelle nous nous attellerons au fil des semaines et des mois à venir. Et, à travers cette reconstitution, montrer l’histoire des bâtisseurs et révéler aux Gabonais les destructeurs de leur patrimoine.  

C.A