Le procès tout long jusqu’au week-end au Palais de Justice continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Si la justice est pointée du doigt par les affirmations de Noël Mboumba, ancien Directeur général de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) dans la disparition de la somme de 7 milliards de FCFA, la « trahison » de ce dernier devrait interpeller certains acteurs politiques qui se croient souvent bien accompagnés. 

C’est la question qui hante les esprits de bon nombre de Gabonais depuis le début des auditions des anciens proches de Brice Laccruche Alianga, ancien directeur de cabinet du dictateur Ali Bongo. Les Saintes Ecritures enseignent que Judas Iscariote a vendu Jésus-Christ, le fils de Dieu, pour seulement quelques pièces d’argent. Noël Mboumba pourrait être cité comme un digne représentant de l’ex-compagnon du Messie. Cela confirme la mauvaise compagnie que Brice Laccruche Alihanga s’était constituée. Outre les ordres qu’il dit avoir reçus d’une juge, pourquoi Noël Mboumba n’a-t-il pas dit la vérité comme ses co-accusés (Tony Ondo Mba, Justin Ndoudagoye) qui ont opté de préserver leur dignité que de raconter des affabulations juste pour couler celui qu’il présentait comme son ami. « Ami des jours heureux », disait l’artiste.

Noël Mboumba, par peur avait cru qu’en crucifiant BLA, il recouvrerait en toute conscience sa liberté. Quatre ans après, il est rattrapé par la justice et ceux avec qui il avait fait ces arrangements d’arrière-boutique sont tombés comme des fruits mûrs. Toute honte bue, l’ancien pensionnaire de la prison de Gros Bouquet n’a guère hésité à « ravaler ses vomissures». Ses révélations devraient en principe suffire à laver l’honorabilité de l’ancien président d’honneur de l’Association des jeunes émergents volontaires (AJEV). Et plusieurs observateurs se demandent même si au terme de ce feuilleton judiciaire, Noël Mboumba ne va pas retourner en prison pour le délit de fausse accusation.

Elzo Mvoula